dièse et bémol

Muskrat Ramble” a été composé par le tromboniste Kid Ory en 1926 et enregistré pour la première fois la même année, le 26 février, par Louis Armstrong et son Hot Five. Mais comme pour beaucoup d’autres enregistrements de cette époque, les origines de “Muskrat Ramble” sont plutôt mystérieuses.
Kid Ory affirmait qu’il avait composé ce titre à Los Angeles en 1921, en revisitant un exercice d’un vieille méthode de saxophone. Il affirmait également que c’était la pianiste du Hot Five, Lil Hardin, qui avait finalement baptisé le titre à la fin de la session d’enregistrement.
Mais en 1965, Armstrong revendiqua la paternité du titre dans une interview de Down Beat

Je l’ai écrit, Ory l’a baptisé et il a pris toutes les royalties. Je ne veux pas parler de ça !

Le saxophoniste Sidney Bechet, de son côté, raconte que “Muskrat Ramble” était en réalité basé sur une chanson appelée “The Ils Cow Died and the Old Man Cried” qu’il avait entendu enfant à la Nouvelle-Orléans. Mais il y a tellement de chansons dont le titre contient “The Old Cow Died” qu’il est impossible de prouver cette théorie.
Au-delà de ces controverses, John McCusker, l’auteur de “Creole Trombone: Kid Ory and the Early Years of Jazz” a écrit que “Muskrat Ramble” sera toujours lié à Kid Ory :

Il pouvait le jouer plusieurs fois la même nuit et il touchait les royalties des nombreux enregistrements du titre par d’autres artistes jusqu’à sa mort

De plus, Gene Anderson écrit que Kid Ory a composé ce titre des années avant son premier enregistrement, ce qui pourrait expliquer son arrangement plus élaboré que les autres enregistrements du Hot Five et que, dans tous les cas, Muskrat Ramble est une pièce maîtresse pour le tromboniste, le « symbole » de style de jeu, c’est un titre emblématique ».

 

Muskrat Ramble fait la transition vers l’ère du swing et a été interprété dans de nouveaux arrangements de big band et de combo par des artistes tels que Lionel Hampton, Woody Herman et Roy Eldridge. Ray Gilbert en a écrit les paroles en 1950.

 

Les musiciens de la génération suivante ne l’ont pas vraiment joué ou alors simplement en citant le thème dans des improvisations ou pour s’en moquer.
Ted Gioia suggère qu ‘”en vérité, cette chanson capture si parfaitement l’ambiance de bons moments que le grand public associe au jazz de la Nouvelle-Orléans qu’il est probablement préférable que les musiciens se contentent de l’évoquer sans le dénaturer”