Et ce sentiment de bien-être et de satisfaction se retrouve de façon évidente dans « My Foolish Heart » de Victor Young que je vous propose d’écouter maintenant.
Il a donc été enregistré le 24 juin 1973 au Teatro Gran Rex de Buenos Aires et Bill Evans était accompagné par Eddy Gomez à la contrebasse et Marty Morell à la batterie.
Inner Spirit
Six ans plus tard, situation toute différente ! Evans était en train de se battre contre son addiction à la cocaïne, il était extrêmement fatigué et s’était séparé de Nénette.
Il sentait la fin approcher et les photos qui accompagnent l’album montrent un homme amaigri, affaibli et semblant encore plus anxieux que d’habitude.
Beaucoup de tendresse ressort de « Inner Spirit » même si le jeu d’Evans y est plus percussif et plus agressif.
Malgré cela, on retrouve toute sa force technique dans plusieurs titres dont “I Love You, Porgy” et surtout “My Romance” où Marc Johnson à la contrebasse et Joe LaBarbera à la batterie nous servent également de magnifiques solos.
Un des moments forts de cet album reste toutefois le thème qu’il a composé pour son fils Evan, « Letter to Evan » et dont c’est le premier enregistrement connu.
On retrouve donc Bill Evans tout seul dans ce titre enregistré au Teatro General San Martín de Buenos Aires le 25 août 1979.
Des avis d’experts
Si tout le monde est unanime sur le fait que Bill Evans fait partie des plus grands pianistes de l’histoire du jazz, l’interprétation de son talent varie énormément selon les observateurs et je vous propose de nous quitter sur les réflexions de ses alter egos pianistes :
Pour Bill Charlap :
Bill Evans n’avait pas besoin d’être accompagné, il était un orchestre à lui tout seul.
Pour Ritchie Bierach :
Quand Bill se sent bien, il donne toujours l’impression de jouer une ballade, quel que soit le tempo du morceau. Il vous fait penser qu’il ne joue que pour vous…
Pour le français Martial Solal :
Bill Evans a influencé nombre de pianistes, peut-être plus par le calme qu’il a apporté au jazz que par son style, son système harmonique ou son phrasé. Il a redonné à certains pianistes le goût de l’accalmie.
Et enfin, pour Gordon Beck :
Bill Evans a été le génie du piano jazz des années 60. Il a fait plus que n’importe qui pour donner une nouvelle direction au jazz.
Pour conclure, si vous voulez découvrir Bill Evans, je vous conseille plutôt d’écouter ses albums studio en trio dont le fantastique « Portrait in Jazz » avec les merveilleux Scott LaFaro et Paul Motian.
Si, au contraire, comme moi, vous êtes déjà fan, ne manquez pas ces deux albums live dont je vous rappelle les noms : « Morning Glory » et « Inner Spirit ».
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