La mère de Dave Brubeck avait appris le piano en Angleterre pour devenir concertiste et elle enseignait le piano chez elle pour arrondir les fins de mois. Le jeune Dave n’était pas spécialement passionné par l’apprentissage académique du piano mais préférait improviser et créer ses propres mélodies.
Conséquence immédiate : il ne savait pas lire la musique !
Brubeck était sur le point de se faire exclure du collège lorsqu’un professeur réalisé qu’il ne savait pas lire la musique. Plusieurs autres professeurs vinrent à la rescousse, affirmant ses facilités pour le contrepoint et l’harmonie mais l’école restait inquiète et accepta de laisser Dave terminer ses études à condition de promettre de ne jamais enseigner le piano.
En 1942, après son diplôme de l’Université du Pacifique, à Stockton en Californie, Dave Brubeck a été recruté dans l’armée et a servi outremer dans la 3ème Armée du Général George Patton pendant la bataille des Ardennes. Pendant son service, il jouait dans un orchestre et y a rapidement obtenu renommée et popularité. Il retourna à ses études après avoir servi l’armée pendant 4 ans, cette fois-ci au Mills College où il eut Darius Milhaud comme professeur. Celui-ci l’encouragea à étudier la fugue et l’orchestration mais pas le piano classique. (Curieusement, nombreux critiques considéraient Dave Brubeck comme un pianiste classique qui jouait du jazz).
A la fin de ses études avec Milhaud, Brubeck signa un contrat avec le label Fantasy Records à Berkeley (Californie). Il fonda un octet dont Cal Tjader et Paul Desmond. Très expérimental, le groupe n’a fait que quelques enregistrements et a obtenu peu d’engagements payés.
Découragé, Brubeck a créé un trio, sans Paul Desmond qui avait son propre groupe et qui a passé plusieurs années à ne jouer que des standards.. En 1951, il forma son premier quartet, The Dave Brubeck Quartet, composé de Joe Dodge à la batterie, Bob Bates à la basse, Paul Desmond au saxophone et, bien sûr, Dave Brubeck au piano. Ils ont joué longtemps au Black Hawk de San Francisco et ont acquis une belle popularité en faisant une tournée des campus, en enregistrant une série d’albums dont Jazz at Oberlin, Jazz Goes to College et Jazz Goes to Junior College.
En 1954, Dave Brubeck a été le premier musicien de jazz à faire la couverture de Times Magazine. Peu de temps après, Bates et Dodge ont été remplacés par Eugene Wright et Joe Morello. Eugene Wright était afro-américain et vers la fin des années 50, Brubeck dut annuler de nombreux concerts à cause des patrons de clubs qui lui demandaient de changer de bassiste. Il annula également une apparition à la télévision lordqu’il comprit que le réalisateur avait pour consigne de laisser Wright hors cadre.
En 1959, le Dave Brubeck Quartet a sorti Time Out, un album qui avait enthousiasmé leur maison de disques mais que celle-ci n’était pas pressée de distribuer. Entièrement constitué uniquement de compositions originales dont quasiment aucune n’était basé sur une signature rythmique conventionnelle. Malgré cela, l’album sur lequel on trouve « Take Five« , « Blue Rondo à la Turk » et « Pick Up Sticks« , devient rapidement « disque de platine« .
Le quartet a prolongé ce succès avec plusieurs autres albums dans le même esprit dont Time Further Out (1961), Time in Outer Space et Time Changes. Ces albums étaient également remarquables par leurs couvertures faites de peintures contemporaines, oeuvres de Neil Fujita pour Time Out, Joan Miró pour Time Further Out, Franz Kline pour Time in Outer Space et Sam Francis pour Time Changes. Le point d’orgue du groupe fut leur fameux album « live » At Carnegie Hall enregistré en 1963, décrit par le critique Richard Palmer comme étant « sans doute le plus grand concert de Dave Brubeck« .
Le quartet a prolongé ce succès avec plusieurs autres albums dans le même esprit dont Time Further Out (1961), Time in Outer Space et Time Changes. Ces albums étaient également remarquables par leurs couvertures faites de peintures contemporaines, oeuvres de Neil Fujita pour Time Out, Joan Miró pour Time Further Out, Franz Kline pour Time in Outer Space et Sam Francis pour Time Changes. Le point d’orgue du groupe fut leur fameux album « live » At Carnegie Hall enregistré en 1963, décrit par le critique Richard Palmer comme étant « sans doute le plus grand concert de Dave Brubeck« .
En plus des albums « Jazz Goes to College » et la série ‘Time‘, Brubeck a enregistré plusieurs albums inspirés par les musiques locales entendues lors de ses voyages. Ainsi, « Jazz Impressions of USA« , « Jazz Impressions of Japan« , « Jazz Impressions of Eurasia » et « Jazz Impressions of New York » ne sont pas ses productions les plus populaires mais sont des exemples exceptionnels du travail du quartet en studio..
Au début des années 60, Dave Brubeck a été le directeur des programmes de la radio WJZZ-FM. Il y imposa sa vision d’une radio totalement dédiée au jazz avec son ami et voisin John E. Metts, un des tous premiers afro-américains à diriger une station de radio. De 1956 à 1965, John E. Metts avait été Vice-Président d’une station de radio d’informations basée à Bridgeport (Connecticut) dont le code était WICC « Wicc600 ». En 1964 WJZZ changea d’orientation et devint une radio qui ne passait que des titres du Top 100, en grande partie à cause du succès du rock anglais à cette époque là.
Le Dave Brubeck Quartet s’est dissous en en 1967, à l’exception d’une reformation exceptionnelle en 1976 pour le 25ème anniversaire du groupe. Brubeck a continué de jouer avec Desmond puis a fait quelques enregistrements avec Gerry Mulligan. Paul Desmond est mort en 1977 et a légué tout ce qu’il avait à la Croix-Rouge américaine, tous ses droits, y compris les immenses revenus liés à « Take Five« .
Mulligan et Brubeck ont enregistré ensemble pendant 6 ans puis Dave Brubeck forma un nouveau groupe avec Perry Robinson à la clarinette ou Jerry Bergonzi au saxophone et trois de ses fils, Dan, Darius et Chris, à la batterie, à la basse et aux claviers.
Brubeck a continué à composer, à écrire des orchestrations et des partitions pour ballets. Jusqu’à l’âge de 85 ans, il s’est produit dans environ 80 villes par an dont une vingtaine en Europe. Il a ensuite limité ses prestations aux Etats-Unis où il a présenté ses nouvelles oeuvres comme « Cannery Row Suite » et un projet avec un bigband.
Son dernier quartet était composé du saxophoniste alto et flutiste Bobby Militello, du bassiste Michael Moore (qui remplaçait Alec Dankworth), et son fidèle batteur Randy Jones.
Ce quartet s’est jusqu’en 2011 avec, notamment, un concert donné le 9 novembre au Kennedy Center Concert Hall de Washington, D.C. (États-Unis)
Dave Brubeck est décédé le 5 décembre 2012, la veille de son 92ème anniversaire.