dièse et bémol

Frank Zappa, né un 21 décembre

Frank Zappa, né un 21 décembre Frank Vincent Zappa est né le 21 décembre 1940, à Baltimore dans le Maryland. Rose-Marie, sa mère était d’origine italienne avec des ancêtres français et son père, Francis Vincent Zappa, d’origine sicilienne avec des ascendants grecs et arabes. Le petit Frank découvrit la musique grâce à son père qui jouait de la guitare dans un groupe de chanteurs de rue. Alors qu’il avait 12 ans, sa famille partit s’installer en Californie et Frank commença à s’intéresser à la batterie, apprenant les percussions classiques à Monterrey. Au lycée, il fut autorisé à prendre des cours d’harmonie pour l’occuper et éviter qu’il ne fasse des bétises. En réalité, il trouvait cette formation académique très ennuyeuse. La première fois qu’il a joué une de ses musiques, c’était au Mount St. Mary’s College en 1962 – un « truc étrange et texturé de façon tout à fait bizarre« , qui « ne sonnait pas du tout comme la musique est censée sonner« . Pourtant, « la chose a été enregistrée et diffusée par KPFK (une radio locale du Los Angeles)« . Zappa a joué de la batterie dans un groupe de rhythm & blues local appelé The Ramblers et après être parti à Lancaster, il créa le groupe multi-racial Blackouts. L’écoute d’un enregistrement de « Ionisation » du compositeur classique d’avant-garde Edgard Varèse éveilla son intérêt pour les expériences rythmiques innovantes, intérêt qui ne s’est jamais démenti. C’est également à cette époque que la guitare électrique devint une obsession et il commença à rechercher les enregistrements de rhythm & blues contenant des solos de guitare : Howlin’ Wolf, Hubert Sumlin, Muddy Waters, Johnny « Guitar » Watson et Clarence « Gatemouth » Brown étaient ses favoris. Il partageait cette passion avec un camarade de classe, Don Vliet (qui devint plus tard Captain Beefheart). En 1964, Zappa, qui travaillait dans un studio où il enregistrait des disques de mauvaise qualité et composait des musiques de films de série B, fut approché par un groupe appelé « The Soul Giants« , dont faisait partie le chanteur Ray Collins, le bassiste Roy Estrada et le batteur Jimmy Carl Black. Zappa changea le nom du groupe en « The Mothers » qui devint rapidement « The Mothers of Invention » (l’idée originale qui n’était autre que « The Mothers (fuckers) » n’ayant pas vraiment plus à Verve Records, leur label). Plusieurs guitaristes ont participé au groupe, en particulier Alice Stuart et Henry Vestine avant que Elliot Ingber ne devienne titulaire. Produit en 1966 par le regretté Tom Wilson, le producteur de Cecil Taylor, John Coltrane et Bob Dylan, l’album Freak Out! de  Mothers Of Invention a été un succès étonnant. Un coffret de 2 disques, dont une face entière de percussions sauvage, une chanson engagée au vitriol « Trouble Every Day » et tout ce qu’il faut (notes de jaquette, blagues, parodies, …) pour construire un album culte. Ils avaient accentué leur laideur, s’étaient amusé avec leurs coupes de cheveux, devenant de parfaites icônes de la contre-culture. Mais contrairement au groupe de la côte est, les Fugs, les Mothers étaient de très bons musiciens et ils étaient devenus un outil sophistiqué pour l’imagination et la fantaisie de Zappa. Ingber quitta le groupe pour former « Fraternity of Man » juste avant l’enregistrement du second album, « Absolutely Free« . Jim Fielder l’a brièvement remplacé, avant que Zappa ne décide d’étendre « Mothers of Invention » avec l’addition d’un second batteur, Billy Mundi, du clavier de Don Preston et les cuivres de Bunk Gardner et Jim « Motorhead » Sherwood. <p>Les tournées et les albums se suivaient, dont Absolutely Free, l’album solo Lumpy Gravy et surtout We’re Only In It For The Money, sa pochette, brillante parodie du Sgt. Peppers Lonely Hearts Club Band des Beatles, qui était une satire cinglante du mouvement hippie et des réactions qu’il a provoqué aux États-Unis. On se souviendra également de l’apparition remarquée du groupe au Royal Albert Hall de Londres (dont un extrait figure sur l’album compulsif Uncle Meat. Sur ce double LP, on peut entendre une musique très sophistiquée, mêlant des mélodies très particulières et des arrangements complexes jamais entendues jusque là dans le monde du rock (comme « Dog Breath« , « Pound For A Brown« , « King Kong« ) plus des passages de folie pure dont des dialogues du film du même nom. Collins quitta le groupe en avril 1968 et « Mothers Of Invention » qui finira par se désintégrer en août après la sortie du brillant album Burnt Weeny Sandwich. Le disque contenait une parodie pleine de respect du grand Igor Stravinsky (« Igor’s Boogie« ), une reprise amusante (« WPLJ« ), une pièce classique désaccordée de manière joyeuse et humoristique ainsi que quelques solos qui laissaient entrevoir le virage vers la période jazz-rock. Uncle Meat et Hot Rats sont apparus sur le label créé par Zappa, Bizarre Records, qui, avec son autre label Straight Records, a sorti un certain nombre d’albums très appréciés qui ont néanmoins été des échecs commerciaux. Les artistes bénéficiant du patronage de Zappa comprenaient les GTO, Larry « Wild Man » Fischer, Alice Cooper et Tim Buckley. L’incontournable classique produit par Zappa de Captain Beefheart, Trout Mask Replica, est également sorti sur Straight. Désireux d’acquérir une image « plus présente » que celle du groupe qui leur avait fait la renommée, les chanteurs des Turtles, Mark Volman et Howard Kaylan, alias Flo And Eddie, se sont associés à Zappa pour le film 200 Motels et trois autres albums. Les « Mothers » nouvellement rebaptisées comprenaient désormais George Duke (claviers, trombone), Ian Underwood (claviers, saxophone), Aynsley Dunbar (batterie) et Jeff Simmons (basse, chant), bien que ce dernier soit rapidement remplacé par Jim Pons. L’album Fillmore East, sorti en juin 1971, traitait des sujets intentionnellement scandaleux suscitant d’inévitables critiques de la part des observateurs conservateurs. 1971 ne fut pas une bonne année pour Frank Zappa : le 4 décembre, le feu détruisit tout l’équipement du groupe pendant le festival de Montreux en Suisse (un événement relaté par le célèbre « Smoke on the water » de Deep Purple et, six jours plus tard, lors d’un show au Rainbow Theatre de Londres,  il a été poussé de la scène, provoquant un écrasement du larynx (qui lui a fait perdre le tiers de sa puissance vocale), lui touchant la colonne vertébrale et l’obligeant à passer le reste de l’année en fauteuil roulant. Il a ensuite passé l’année 1972 à développer un nouveau genre de musique de big band (albums Waka/Jawaka et The Grand

21 déc.. 2024

Anniversaires

Pannonica, la Baronne du Jazz

La Baronne s’investit Nica ne s’est pas contentée de passer ses nuits dans les boites de jazz, elle s’est également fortement investie dans la défense de la musique qu’elle aimait et des musiciens qui la jouaient. Membre du syndicat des musiciens, elle a également été l’agent d’Art Blakey et des Jazz Messengers, a joué les infirmières auprès de Coleman Hawkins et a financé l’école de musique de Barry Harris. Plus important encore, elle a défendu la situation des musiciens noirs de l’époque en pétitionnant pour faire abolir les cartes de cabaret, sorte de permis de jouer qui rendaient les musiciens dépendants du bon vouloir des autorités (pas toujours tendres, c’est un euphémisme, avec les musiciens noirs).  Le racisme, les démêlées avec la police et la malveillance n’ont pas réussi à l’éloigner de sa passion. Nica a aussi mis sa fortune au service des SDF de la musique qu’étaient les musiciens de Jazz en aidant financièrement ses amis en manque chronique d’argent et en leur offrant le gite et le couvert.  C’est ainsi qu’elle accueillit Bud Powell, Charlie Parker et Thelonious Monk. Charlie Parker, malade et à bout de forces, trouva la mort dans sa suite du Stanhope Hotel de New York en 1955 alors qu’il n’avait pas 35 ans. L’amitié et la fidélité qui liaient Nica et Thelonious Monk ont duré jusqu’au décès du pianiste en 1982. Inséparables, elle le suivait partout en tournée, jusqu’en Europe, a même été jusqu’à lui offrir un Steinway et à se faire condamner pour possession de drogue à sa place.  Ses amis musiciens ont bien sûr été sensibles au soutien de cette femme admirable, qui rejetée par sa famille et son milieu, a totalement dédié sa vie à la musique et aux musiciens qui le lui ont bien rendu avec une vingtaine de compositions à son nom. Pour conclure cette chronique, je me permettrai de citer Clint Eastwood :  Je n’ai connu Nica que peu de temps, mais j’ai découvert une femme remarquable, et en tant que mécène du jazz, la baronne restera dans les mémoires comme quelqu’un dont la vie était indissociablement liée à cette musique et à ses plus grands interprètes. Elle m’a aidé dans la préparation du film Bird, et je serai toujours heureux d’avoir eu l’occasion de la connaître. C’était véritablement une grande dame. Pannonica, la Baronne du Jazz Nous venons d’écouter « Pannonica » par Thelonious Monk enregistré à San Francisco en octobre 1959 dans un album intitulé « Alone in San Francisco ». Le grand Thelonious avait l’habitude de présenter ce titre avec ces mots :  Bonsoir tout le monde, très heureux d’être ici ce soir, je vais vous interpréter un morceau que j’ai composé récemment et qui s’intitule Pannonica. Je l’ai composé pour cette très belle dame, là. Je crois savoir que son père lui a donné ce nom en souvenir d’un papillon qu’il avait découvert dans une région d’Europe que les Romains appelaient la Pannonie. https://youtu.be/aSLpyw1Kvms

16 juin. 2022

Chroniques Dièse et Bémol

Heteroklite Lockdown : Henri Téxier

Contrebassiste né en 1945, il a parsemé le jazz français, du plus traditionnel au plus avant-gardiste depuis le début des années 60. N'imaginant pas s'arrêter de jouer si longtemps, il a mis à profit les confinements de 2020 pour composer un nouveau projet.

27 avr.. 2022

Chroniques Dièse et Bémol

Duke Ellington

Les compositeurs de Duke Ellington

On parle ici de compositeurs de deux des plus grands succès de l'orchestre de Duke Ellington.

17 nov.. 2021

Chroniques Dièse et Bémol